Ainsi
dans les années 1430 : la population paie un lourd tribut à la
peste noire. Le nombre de foyers diminue alors de moitié et on relève
en 1434 que la moitié des biens immobiliers ont été délaissés.
De 1348 à 1351 Louviers est
durement frappé par la grande épidémie de peste noire qui ravage l’Europe.
La lèpre sévissait de façon endémique
et les lépreux étaient isolés
dans la léproserie de Saint Hildevert.
Aux
XVIIe et XVIIe siècles de terribles épidémies
de peste, de typhoïde s’abattent sur la population de Louviers :
celles de 1619, 1620, 1624, 1648, 1694 (600 morts soit un dixième de
la population) et 1770 (plus de mille personnes atteintes) sont parmi
les plus cruelles. L'abbé Delamare, dans son Histoire des Rues de Louviers trace un tableau saisissant de ces heures
sinistres.
«On se figure
quel aspect lugubre présentait Louviers pendant ces longues épidémies,
en ces temps malheureux où le drapeau noir flottant â tous les clochers
indiquait que des villages entiers étaient comme séquestrés du reste
du monde. Partout des maisons cadenassées, les écoles fermées, personne
dans les églises; tous mourant ou soignant ceux qui meurent, tous
voulant fuir la ville maudite, et tous repoussant au loin les malades
qui périssaient dans les champs. A travers les rues désertes, se déroulait
le cortège des processions évitant les quartiers les plus infestés
et croisant parfois les convois de lourds chariots précédés de torches
funèbres qui transportaient les victimes de la nuit. Partout, c'est
l'isolement, la séquestration absolue des malades dans la maison où
le fléau était apparu et qu'on marquait d'une croix blanche pour la
signaler â tous. On instituait alors des «médecins de la peste», désignés
par le collège des barbiers-chirurgiens, et qu'on reconnaissait à
leur robe violette marquée d'une croix blanche. Interdiction leur
était faite de communiquer avec âme qui vive ; ils tenaient à la main
une verge blanche qui indiquait qu'on devait s'éloigner d'eux. Il
en était de même pour les «serviteurs de la contagion», pour les Frères
de Charité de Notre-Dame et de Saint-Germain, pour le prêtre qui administrait
les moribonds, pour les serviteurs de la maison «qui ne doivent aller
aux étaux de la boucherie, tavernes, soit de la ville, soit des champs,
sous peine de la hart».
(Abbé Delamare, Histoire des Rues de Louviers, p. 255).
En
1832 encore, le choléra frappe la ville. Il atteint 115 personnes et en fait mourir 41.
Vestige
de ces temps douloureux, un chemin qui relie la route de Monfort à
la rue Leroy-Marie se nomme "Sente des pestiférés".
d'après "l'histoire
de Louviers, évoquée par les choses" - SED
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D'après
le Larousse encyclopédique: "la peste est probablement
la maladie infectieuse qui a entraîné le plus de morts
dans l'histoire de l'humanité. La "peste noire" notamment
(peste bubonique) a ravagé l'Occident entre 1346 et 1353, le
chiffre des morts atteignant le tiers de la population de l'Europe
occidentale. Actuellement, la peste ne se trouve qu'à l'état
sporadique dans certaines régions du monde (Inde, Chine, côte
pacifique des Etats-Unis).
Le bacille de la peste (dont la découverte est due à
Alexandre Yersin en 1894) est transmis à l'homme par la puce
du rat. Il peut exister une contagion interhumaine directe en cas
de peste pulmonaire. La peste bubonique est caractérisée
par l'apparition de bubons à l'aine, au cou, dans les creux
axillaires. Ces gros ganglions indurés s'accompagnent de fièvre
et de confusion ou de délire. L'évolution était
autrefois mortelle par dissémination scepticémique de
la maladie. La peste pulmonaire associe dyspnée, cyanose et
expectoration sanglante fourmillant de bacilles. La mort survient
en quelques jours en l'absence de traitement."
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