Société d'Etudes Diverses
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La manufacture Decrétot.

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la manufacture Decrétot

 

 


 

Jean-Baptiste Decrétot, né à Louviers en 1743 (mort en 1817), fils de fabricant, il prend la direction de la fabrique de drap qu'il modernise, produisant des draps fins de la meilleure qualité. Il est sans doute l'introducteur de la fabrication du cachemire en France. Elu député du bailliage de Rouen aux Etats Généraux, il s'intéresse alors aux problèmes financiers et économiques. Il vend sa manufacture à Ternaux en 1810.

Construite en 1779 par Jean-Baptiste Decrétot, la manufacture de drap de laine sise au 11 de la rue Mendès France, est, avec l'église Notre-Dame et le couvent des Pénitents,un monument emblématique de notre ville. Qualifiée par l'Anglais Young, en 1788, de plus belle manufacture du monde, elle témoigne d'une approche nouvelle de l'architecture industrielle au XVIIIème siècle. Elle recevra, en 1802, la visite du Premier Consul Bonaparte.

             
Dans son livre "La Chambre des Tisseurs", M. Jean-Michel CHAPLAIN donne ce plan de la Manufacture, dont ne subsistent actuellement que les parties 1, 2 et 3. La partie 9 est l'hôtel particulier de J.B. Decrétot, qu'on voit encore
au n°15 de la rue Mendès France (ancienne rue de l'Hôtel de Ville). Les parties 5, 6 et 7 ont été démolies au début du XXème siècle, remplacées par l'école du Mûrier. Ecole démolie elle aussi récemment pour faire place, avec les zones 8, 11, 12, 13 (anciens ateliers municipaux) à l'ensemble immobilier Mendès France.

Cette vue de la partie ouest ruinée de la Manufacture donne une idée de la taille imposante de l'ensemble.
C'est en 1900 que l'industriel Léon Pétel, fait don de la Manufacture à la ville.

Même si l'on n'est pas au même niveau de richesse, impossible de ne pas faire le lien entre ce que construisaient les grands architectes du XVIIIème (ici à droite, Etienne-Louis Boullée pour le banquier Alexandre) et la conception de l'édifice de Decrétot.

A gauche, reconstitution de la maison du directeur par J.M. Chaplain, à droite l'hôtel Alexandre de l'architecte Etienne-Louis Boullée (1763)

 

En haut, du même E.-L. Boullée, projet d'escalier pour l'hôpital de la Charité à Paris, à rapprocher du très élégant escalier de la cour de la Manufacture.
En 2004, les pierres des arcades et de l'escalier ont été nettoyées par sablage.
.   La réfection récente des descentes d'eaux pluviales a quelque peu freiné les dégradations graves que subit l'extérieur des bâtiments. Sur la cour, les belles fenêtres, mi-fixes, mi-ouvrantes, portent difficilement leurs 235 années et n'ont pas vu de peinture protectrice depuis bien longtemps
Disparition des enduits, attaque des eaux de pluies, certaines parties sont en péril.
Même si elles ne représentent qu'un bon tiers de l'édifice d'origine, les constructions restantes constituent un patrimoine unique. Un patrimoine qui témoigne non seulement de l'architecture industrielle d'une époque, mais aussi du travail et de la vie de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants de Louviers qui, pendant près de 100 ans, peinèrent dans ces ateliers.
Il serait bienvenu qu'une plaque indique la nature de l'édifice et l'identité de son promoteur.
Le destin de la Manufacture Decrétot semble se jouer en ce début 2009, la ville conserverait les arcades et l'escalier, un promoteur immobilier acquérant les deux ailes. Notre Société d'Etudes Diverses pense qu'il est important que la Manufacture reste dans le patrimoine communal et qu'elle mérite (avec toutes les aides nécessaires) de devenir un établissement témoin de l'industrie et du travail des drapiers lovériens. (NB : l'image ci-contre est, bien entendu, un montage imaginaire).

Photos S.E.D.

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