Société d'Etudes Diverses
de Louviers et de sa région

A l'angle de la rue aux Huiliers et de la rue des Grands Carreaux, d'un groupe de belles maisons anciennes se détache

la
Maison
du
Parlement.

LA MAISON DU PARLEMENT

Inscrite à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 4 octobre 1932.

C'est dans cette maison du XV° siècle en pans de bois, avec ses façades en encorbellement, ses consoles à épaulements, ses personnages sculptés sous des dais aux poteaux d'angles, que siégea à deux reprises le PARLEMENT de NORMANDIE (appelé depuis l'ECHIQUIER) qui était en réalité une Cour souveraine de Justice.

C'est d'abord en 1500, année terrible de la peste décimant la population rouennaise, puis en 1562 en pleine guerre de religion, lorsque la Ville de ROUEN tomba aux mains des protestants, que le Parlement se transporta, en vertu des lettres patentes du roi CHARLES IX en date du 22 juillet, dans la ville de LOUVIERS le 5 août; il s'installa « en la Maison de Maîstre Simon de BEHOTTE, bailli de Louviers »; il y restera jusqu'au 28 octobre 1562 et regagnera ROUEN repris le 20 octobre.

Le 26 août 1562, le Parlement qui était composé de 21 conseillers, 2 avocats du roi, 1 notaire, 2 secrétaires, arrêta son programme. Son dessein était de «rétablir en Normandie le service de Dieu et de l'Eglise, de rendre le clergé à ses fonctions, de réprimer, de punir les désordres commis, d'en prévenir à jamais le retour, de rétablir le peuple dans la paix et l'union, sous l'obéissance du roi, de remettre enfin les choses dans l'état primitif. Il était permis à tous d'arrêter les ministres et de les mettre en pièces s'ils résistaient»

La Cour applaudit d'abord à ces rigueurs mais par la suite Michel de CASTELNEAU seigneur de la Mauvissière (1520 - 1592) ambassadeur en Angleterre, homme de confiance de Catherine de Médicis, fut envoyé à Louviers afin de prêcher la modération aux membres du Parlement. Tous les jours, les Calvinistes arrêtés comme rebelles étaient jugés et condamnés. Les Lovériens qui n'étaient pas catholiques reçurent l'ordre de quitter la ville dans les 24 heures sous peine de mort et de confiscation de leurs biens. On se livrait à d'effroyables exécutions, tellement nombreuses que l'ambassadeur d'Espagne qui se trouvait alors à Louviers écrit dans une de ses lettres avoir vu trois fois pendre soixante huguenots et un ministre.

Le Parlement de Normandie aura à instruire le procès des Possédées de Louviers le 21 août 1647.

D.Marinier.

6, 7 et 8

4 et 5

1 et 2, La Maison du Parlement hier et aujourd'hui - 3, 4 et 5, le poteau cornier porte encore de belles sculptures. La Maison est aujourd'hui enchassée dans un ensemble immobilier neuf, l'intérieur n'a pas été conservé à l'exception d'une salle du premier étage. Les boiseries de cette salle (6, 7 et 8) révèlent leur ornementation peinte. Cette pièce est la salle de réunion et de travail de la S.E.D.